Le naufrage antisémite d’EELV

C’est encore la faute des Juifs !

Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, vient de l’expliquer [Le Monde du lundi 30 janvier]

« Il y a eu violence verbale très forte, une forme d’intimidation (…) et je dois tout faire pour que la violence subie là-bas ne soit pas importée ici. »

Décodage :

  • La « violence verbale » sont des huées adressées à son adjointe, Florence Delaunay, lors de la cérémonie de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz.
  • « La violence subie là-bas » fait référence à la violence des forces israéliennes envers les Palestiniens.

Les faits : en quelques jours EELV cumule 

  • l’annonce par Grégory Doucet de la tenue d’une conférence « Trente ans après la signature des Accords d’Oslo, regards sur la Palestine » – sans aucun participant israélien et en présence de Salah Hamouri, avocat et activiste franco-palestinien, membre de l’organisation terroriste FPLP, récemment expulsé par Israël (les EELV et LFI disent « déporté »).
  • l’annulation d’un voyage scolaire à Auschwitz par Bruno Bernard, président EELV de la métropole de Lyon (cf. notre précédent article dans lequel nous expliquions les conséquences du report de ce voyage vers le camp du Struthof).
  • le choix de G. Doucet (EELV), qui ne peut mettre qu’une activité à son agenda par jour, de ne pas se rendre lui-même à la cérémonie de commémoration, trop occupé à célébrer le nouvel an chinois qui se tenait 300 mètres plus loin.

Lors de l’intervention de l’adjointe Florence Delaunay, les participants, dont le dernier rescapé lyonnais Claude Bloch et l’ancien maire Michel Noir, avaient tourné le dos, et pour certains hué. Ils manifestaient ainsi leur opposition à l’imposture que constituait la présence lors de cette cérémonie, de cette mairie à l’antisémitisme désormais patent.

Grégory Doucet déclare donc que ces huées d’une poignée de personnes représenteraient une menace telle qu’il faille annuler cette conférence. Et de glisser au passage que c’est bien sûr la violence des israéliens (sous-entendu, des juifs) qu’il ne faudrait pas risquer d’importer !

Doit-on rappeler que  la communauté juive de France (moins de 1% de la population) concentre plus de 40% des agressions racistes et près de 100% des meurtres racistes, et ce en lien direct avec l’importation systématique du conflit israélo-palestinien par EELV et leurs amis ?

Un cas uniquement Lyonnais ?

Pour qui veut ouvrir les yeux, cet antisémitisme est flagrant dans l’ensemble de la galaxie EELV.

En 2022, c’est Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, qui évitait la commémoration. En 2021 elle avait refusé l’adoption de la définition IHRA de l’antisémitisme.

En Juillet 2022, nous retrouvons quelques députés écologistes signataires de la proposition de résolution condamnant l’Apartheid d’Israël, parlant de groupe ethnique et ralliant le projet d’éradication d’Israël (véritable enjeu de la formule “Etat de Palestine d’un seul tenant”, comme Aurélien Taché, Sabrina Sebahi, Francesca Pasquini, Julie Laernoes. Cette résolution avait soulevé l’ire du Garde des Sceaux mais Sandrine Rousseau avait défendu ses camarades « Il est indigne de qualifier les députés LFI d’antisémites », omettant les signataires EELV.

S. Rousseau nous rappelle que les courants « éco-féministes » (les guillemets étant de rigueur tant ceux-ci nuisent à la cause des femmes) s’accordent régulièrement pour empêcher les projections du film J’accuse de Polanski sur l’affaire Dreyfus, la semaine même où pas un mot n’était prononcé contre la tenue d’une conférence de Tariq Ramadan, poursuivi pour viols, ou pour empêcher la publication d’un livre de Woody Allen (innocenté après plusieurs expertises). Juif, juif, pas juif, juif.

Les exemples pourraient être multipliés ici ad nauseam. Rappelons que cette tradition ne date pas d’hier : le premier soutien d’importance à la libération de Georges Abdallah – condamné pour l’assassinat de diplomates israéliens et américains sur le sol français – n’était autre que le député EELV Noël Mamère, en 2013.

Et pour clore cette liste non exhaustive, évoquons Esther Benbassa qui manifestait aux côtés de porteurs d’étoiles jaunes lors de la manisfestion contre l’islamophobie du 10 novembre 2019. Ce fût un palier franchi dans le négationnisme en France, et ceci par une sénatrice EELV.

Esther Benbassa « n’avait pas vu » les étoiles jaunes portées par les manifestants

Du négationnisme aux positions anti-Israël, il est désormais de plus en clair que l’antisémitisme n’est pas un phénomène isolé au sein d’EELV. Coïncidence ? Les seuls dirigeants parfaitement clairs sur la question, D. Cohn-Bendit et Y. Jadot, ont été marginalisés.

Au sein d’EELV, parti qui n’est jamais d’accord sur rien au point qu’on n’y trouve jamais de majorité de plus de 51%, l’antisémitisme joue désormais le rôle de liant. L’écologie politique a toujours eu une longueur d’avance outre-Rhin, on aurait donc aimé qu’EELV choisisse en Allemagne d’autres références en termes de stratégie politique que le NSDAP.

Nous rappelons l’existence sur ce site d’un formulaire dédié à la plainte en diffamation. Nous soutiendrons sans sourciller notre affirmation qu’EELV peut désormais être qualifié de parti antisémite.

Post Scriptum

La Cheuille de Fou n’a pas pour vocation de se spécialiser dans la dénonciation de l’antisémitisme. C’est malheureusement l’explosion d’un antisémitisme débridé dans toutes les strates de la société qui nous oblige à y consacrer tant d’articles.

En juillet 2022, nous avions pointé l’institutionnalisation du négationnisme que représentait un texte émanant de la mairie du XXème arrondissement de Paris sur le Vel d’Hiv. 

Aujourd’hui c’est Lyon, la 3ème ville de France, qui est au déshonneur.

Depuis la parution…

Lister les exemples représenterait un emploi à plein temps, mais conscient du reproche qui monte (enfin !), les parlementaires EELV ont organisé ce 24 avril une « journée d’étude sur l’antisémitisme ».

Voici comment Eva SAS, députée et porte parole du groupe écologiste à l’Assemblée Nationale, affichait -vraisemblablement sans le comprendre, l’antisémitisme de ce mouvement. (retweeté par nous)

Car oui, pour un antisémite-du-camp-du-bien, le sang que versent les français de confession ou d’origine juive est le prix à payer pour les violations -supposées, mais admettons- des droits du peuple palestinien par un Etat dans lequel ils n’ont pour beaucoup jamais mis les pieds.
Ce qui différencie cette députée d’un Mehdi Nemmouche, c’est la peur de se salir les mains.

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