Lyon : annulation du voyage à Auschwitz

Bien que le l’aéroport de Cracovie prévienne les passagers qu’ils doivent prendre leurs dispositions en raison d’une hausse de la fréquentation, il n’accueillera pas cette année les collégiens de la métropole de Lyon.

En effet, la Métropole de Lyon, présidée par l’EELV Bruno Bernard, annule pour la deuxième année consécutive le voyage de collégiens à Auschwitz, officiellement pour des raisons de sécurité (proximité de la guerre). Pourtant des milliers d’élèves du département continuent de voler vers Cracovie, située à plus de 300 km de la frontière.

Ce voyage est remplacé par une excursion au camp Natzweiler-Struthof en Alsace.

Une polémique s’est ensuivie sur les motivations de la métropole : sécurité ou écologie (ne pas prendre l’avion) ? Nous n’avons pas le fin mot, mais attardons-nous sur le traitement médiatique.

Soumission à l’argument d’autorité

Libé, comme à son habitude, tire avant de parler et rejette comme étant “d’extrême-droite” toute critique d’un parti affilié à la NUPES. L’article de Sylvain Chazot et “Chez Pol” (comme Pot) commence par ces mots :

« Voilà une polémique comme la droite et l’extrême droite les adorent et qui vient alimenter le procès en antisémitisme fait aux élus écolos depuis des années. »

Dans 20 minutes, rubrique « Fake Off » (classieux !), Élise Martin écrit un article intitulé « Non, le maire EELV de Lyon n’a pas annulé un voyage de lycéens à Auschwitz pour qu’ils ne prennent pas l’avion ». Comment se fait-il que celle dont le profil Twitter indique clairement le militantisme pour la mobilité douce (“Je ne me déplace qu’à vélo et en surf”) balaie l’interprétation d’une motivation écologiste au rang de rumeur au prétexte que… Bruno Bernard dit le contraire ?

Également, dans La Dépêche, ce qui prouve que B. Bernard n’a pas pris cette décision pour des raisons écologiques… c’est qu’il le dit.

Absence d’analyse des conséquences

Surtout, parmi les media qui traitent l’information, aucun n’a trouvé à redire sur l’alternative proposée : que veut dire remplacer la visite d’Auschwitz par celle du Struthof ?

Cela revient pourtant à remplacer un camp d’extermination des Juifs par un camp de concentration qui ne reflète absolument pas l’horreur industrielle du génocide (et qui n’y a d’ailleurs joué qu’un rôle extrêmement secondaire). Quelle conscience de la Shoah en tireront les élèves ?

Il pourront au moins, s’ils l’aperçoivent, voir que la plaque commémorative dédiée aux juifs du Struthof, est la seule non restaurée, à peine lisible.

Parmi les nombreuses plaques commémoratives des victimes de toutes origines (le Struthof n’était pas un camp d’extermination des Juifs), celle consacrée aux victimes juives est la moins bien conservée.

Quoi de plus clair pour illustrer cela que l’acte manqué d’Elise Martin, dans l’article de 20 minutes cité plus haut, quand elle qualifie doublement Auschwitz de “camp de travail et de concentration de Pologne”, alors que c’est un camp d’extermination, et que c’est justement pour cela que les élèves allaient le voir.

La Shoah sans Auschwitz et sans les Juifs, c’est quand même plus sympa !

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