Tahar ta gueule à la récré !

Ce qui frappe avec l’affaire Bouhafs, ce sont moins les faits supposés de violences sexuelles (attendait-on sérieusement d’un raciste, antisémite, antirépublicain, affabulateur… un quelconque respect pour la personne humaine ?) que la manière dont il est soutenu, jusqu’au sein de la formation politique qui l’avait investi comme candidat aux législatives et qui tente de faire passer son retrait pour la conséquence d’un acharnement raciste.

Or si cette affaire semble caricaturale, elle n’en est pas moins symptomatique d’une réalité plus vaste et devenue quasiment « systémique ».

Que la parole des victimes de racisme, de violences sexistes ou autres se libère est un progrès, mais depuis 2010 environ, le détournement du concept d’intersectionnalité permet à une personne se revendiquant d’un groupe minoritaire d’hériter du statut de victime de ce dernier, et d’opposer ce statut à toute critique.

Chaque victime ou groupe de victimes, reconnaîtra automatiquement les autres groupes de victimes, se renforçant mutuellement, et les faits qui n’iraient pas dans le sens de la position victimaire doivent être systématiquement écartés.

Ainsi, les condamnations, le viol en prison commis par Adama Traore sont balayés par son comité de soutien. Le statut de victime prévaut. Inculpé pour viols, Tariq Ramadan ne soulève l’indignation d’aucune « néo-féministe ».

Pour T. Bouhafs, accusé de viol, on touche au sublime puisqu’il est défendu -en tant que victime d’un soi-disant racisme- par C. Autain, qui quand elle est accusée d’avoir couvert Bouhafs est à son tour défendue -entre autres- par G. Miller, au nom de son propre statut de victime… de viol !

Le fait que l’ombre des maoïstes et trotskistes Gérard Miller, Edwy Plenel ou Jean-Luc Mélenchon plane toujours non loin de cette solidarité entre groupes-victimes autoproclamés ne doit rien au hasard : ces groupes sont essentialisés pour en faire un substitut de classes dominées dans la nouvelle lutte des classes qui est en fait une lutte des races, une lutte des sexes… un pugilat généralisé.

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Depuis cet article…

  • 3 juillet 2022 : Sophie Tissier, ex militante LFI, accuse Eric Coquerel de gestes déplacés et saisit le comité violences sexistes et sexuelles (CVSS) de LFI [Le Monde]. Les membres de LFI retrouvent alors les vertus de la présomption d’innocence, à l’exception de Sandrine Rousseau qui réclame sa mise en retrait [Marianne]
  • 5 juillet 2022 : Dans une lettre ouverte, Taha Bouhafs accuse LFI d’avoir manqué à une procédure juste et équitable [Le Monde]

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