Hezbollah ? Toujours pas

Dans un précédent article nous nous étonnions qu’Emmanuel Macron ne nomme pas le Hezbollah après l’attaque ciblée d’Israël contre ce groupe terroriste (bippeurs), qui depuis le 8 octobre 2023 soutient le Hamas. 

Depuis, le Liban semble être sous la protection indéfectible d’Emmanuel Macron. Alors qu’Israël se bat contre le Hezbollah, Macron n’a de cesse de demander un cessez-le-feu uniquement à Israël, d’exhorter B. Nétanyahou à la retenue au sud Liban. Il est à mille lieues de l’enthousiasme de Biden après l’élimination par Israël de Nasrallah qu’il n’évoque qu’avec distance. Et soudain, le 16 octobre, alors qu’Israël poursuit une avancée fulgurante dans la destruction de la tête de ce groupe terroriste, lors du conseil des ministres, il dit : « Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », se faisant menaçant sur l’existence d’Israël, dont on comprend qu’une résolution de l’ONU pourrait la défaire.

Enfin, le 23 octobre marque l’anniversaire de l’attentat du Drakkar, qui a coûté la vie à 58 soldats français à Beyrouth en 1983. Emmanuel Macron et le Ministère des Affaires étrangères, ont publié des messages commémoratifs et comme précédemment le nom du Hezbollah est omis, alors que c’est justement le Hezbollah qui a commis cet attentat.

Dissociation à géométrie variable entre Liban et Hezbollah

Cette omission peut être éclairée par des informations publiées par Christian Chesnot et Georges Malbrunot dans leur livre en 2022 “le déclassement français”. On y lit qu’un accord discret aurait été conclu entre Emmanuel Macron et le Hezbollah, confiant la concession à l’entreprise française CMA-CGM, propriété du franco-libanais Rodolphe Saadé, du terminal à conteneurs du port de Beyrouth après son explosion le 4 août 2020.

Rappelons au passage la responsabilité du Hezbollah dans cette explosion, contrairement à ce que laissait entendre une déclaration précédente du Président Macron qui semblait accuser à demi-mot Israël.

En août 2020, on savait déjà qu’Emmanuel Macron avait rencontré le Hezbollah. En effet G. Malbrunot publiait un article dans le Figaro où il relatait cette rencontre. Macron est alors devenu le premier président français à entretenir des contacts directs avec le groupe terroriste, et Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, en tirait une « reconnaissance internationale ». Face à l’étonnement de certains journalistes libanais, Macron se justifiait  « Le Hezbollah a des députés élus par les Libanais, il fait partie de la scène politique ».

Ainsi en 2020, Macron affirme le lien entre les libanais et le Hezbollah. En 2024, alors que le Hezbollah soutient le Hamas, Macron ne peut plus qu’omettre son existence pour protéger ses accords passés.

Cette politique a donc mis la France en situation de n’être non plus un interlocuteur en position d’équilibre dans la région, mais d’être totalement alignée sur les positions du Hezbollah. Le 24 octobre, Emmanuel Macron ouvre la conférence d’aide au Liban, en adressant ces mots à B. Nétanyahou : 

« On ne défend pas une civilisation en semant soi-même la barbarie ».

…  reprenant ainsi l’inversion à la mode selon laquelle les israéliens serait les terroristes.

Comme nous l’évoquions dans cet article sur « les amis arabes des Palestiniens », la « politique arabe de la France » n’a jamais eu pour effet que de décrédibiliser la parole de celle-ci, mais le Président Macron aura poussé cette absurdité à un niveau jamais atteint..

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