Le traitement du conflit israëlo-palestinien au collège.
Voici les fiches d’Histoire de révision du brevet de chez Hatier (en photos).
Tout n’est pas faux, mais presque tout tient du mensonge par omission.
1- L’origine du conflit
Après 1945, la Palestine est évacuée par les Britanniques. Le plan de partage de l’ONU
(1947), qui projette de la diviser en deux États, un État juif et un État arabe, est rejeté par les Palestiniens et les États arabes.
NDLR: En 1947 la dénomination “Palestiniens” n’existe pas, pas plus que la Palestine en tant qu’État. On a la Palestine mandataire qui vientadu démantèlement de l’Empire Ottoman après la 1ere guerre mondiale et qui est peuplée d’Arabes (musulmans et chrétiens, à 65%) et de Juifs (à 35%). Wikipedia : [la Palestine mandataire] et [Palestiniens]
Pourtant en lisant cette fiche, les élèves retiendront que la Palestine était un pays sous occupation britannique et que le peuple palestinien a été privé d’une partie de son pays avec la création d’Israël.
2 Les guerres israélo-arabes (1948-1973)
– En 1948-1949, Israël étend son territoire : 800 000 Palestiniens se réfugient dans les États arabes voisins qui ont le soutien de l’URSS. Les États-Unis soutiennent Israël. Les Palestiniens sont défendus à partir de 1964 par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
On ne lit nulle part qu’Israël est envahi le jour de la proclamation de sa création et que ces territoires conquis sont les résultats de ces guerres perdues par les agresseurs.
Accessoirement, l’URSS est la première puissance à avoir reconnu Israël. Wikipedia [Relations entre Israël et la Russie]
– En 1967 (guerre des Six-Jours), Israël occupe le Sinaï, la bande de Gaza, le Golan et la Cisjordanie. L’ONU exige, en vain, l’évacuation de ces territoires occupés qu’Israël conserve après la guerre du Kippour en 1973. En riposte, les pays exportateurs de pétrole (OPEP) quadruplent le prix du baril (premier choc pétrolier).
On n’apprend pas qu’Israël décide d’occuper le Sinaï en réaction à une opération militaire d’envergure : blocus du détroit de Tiran et mouvement des troupes égyptiennes aux frontières. La menace d’attaque était imminente, malgré l’intervention un mois plus tôt des États-Unis et de l’URSS – première utilisation du téléphone rouge. Et nous n’apprenons pas non plus qu’Israël devient le premier pays à rendre un territoire conquis, le Sinaï, dès 1975. Wikipedia [La Guerre des six jours]
3 L’extension et la persistance du conflit (depuis 1973)
– La présence de bases de l’OLP déchire le Liban : la guerre civile entre chrétiens et musulmans (1975-1990) entraîne l’intervention de la Syrie puis d’Israël (1982).
Encore une fois, on ne lit pas qu’Israël est attaqué par l’OLP depuis le sud Liban. Wikipedia [Intervention militaire israélienne au Liban de 1982
– Dans les territoires occupés, Israël favorise l’installation de colons. Les Palestiniens se soulèvent (première Intifada ou « guerre des pierres ») en 1987. En 1988, I’OLP rejette le terrorisme. Avec les accords d’Oslo (1993 et 1995), Israël et l’OLP se reconnaissent mutuellement. L’Autorité palestinienne est créée en Cisjordanie, qu’Israël évacue en 1998.
La Cisjordanie n’a pas été évacuée par Israël. “En 1998, les Accords de Wye Plantation ratifiés par la Knesset prévoyaient l’évacuation de 13 % supplémentaires de la Cisjordanie mais n’ont jamais été appliqués.” Wikipédia
– Après le lancement de la deuxième Intifada en 2000, Israël construit un mur pour isoler les territoires palestiniens. Malgré l’évacuation de la bande de Gaza par Israël en 2005, la région est dans une situation de guerre larvée.
Parlons de Gaza, nulle part n’est mentionné le HAMAS…
Avec quelle idée un adolescent sort-il le nez de ces fiches ? Israël super puissance colonisatrice, oppresseur. Finalement les élèves seraient mieux renseignés en feuilletant Wikipédia.
Mais ne vous inquiétez pas pour vos enfants : cette partie de l’Histoire ne tombe jamais au brevet, paraît-il. Quant aux élèves, les plus avertis nous confient : “si on doit faire allusion au conflit israélo-palestinien, on sait quoi écrire pour ne pas froisser le correcteur.”
Et au diable les faits !