La dissolution des Soulèvements de la Terre entraîne un ensemble de débats dans les médias. Leur thème pourrait se résumer à : “l’urgence écologique légitime-t-elle la violence ?”
C’est un faux débat car il n’y a pas de débat possible entre des démocrates et ceux qui légitiment la violence, donc débat stérile, mais surtout… Où est l’écologie là-dedans ?
Le réchauffement climatique est tel que nous nous orientons vers la fin de l’humanité. On parle de la sixième extinction de masse pour se rassurer, mais on sait parfaitement que les cinq précédentes n’avaient rien à voir avec celle-ci. Elles se sont déroulées sur des centaines de milliers d’années. Celle que nous connaissons sera accomplie en quelques siècles.
De ceci, la plupart de nos lecteurs en sont, à des degrés divers, conscients.
Et pourtant si je vous dis « écologie », une grande partie d’entre vous sent une crise d’urticaire pointer, la salive s’accumuler et les babines se retrousser en imaginant Sandrine Rousseau ou Camille Etienne débiter leur lot quotidien de stupidités hors-sujet.
Et c’est bien le drame. La confiscation du terme « écologie » par un ensemble de mouvements qui n’ont absolument rien d’écologiste continue de polluer le débat et de nuire à la cause.
Les anti-nucléaires ont réussi à faire fermer Super Phoenix (qui représentait un espoir considérable sur la question des déchets) et à faire basculer l’Allemagne – première industrie européenne – dans le charbon.
Les anti-hydrocarbures se battent contre le ferroutage (Lyon-Turin)…
Les antispécistes “aiment” tellement la nature qu’ils veulent apprendre aux lions à manger de la salade (véridique)… Aimer la nature au point de ne pas la supporter.
Les écolos de tous vents, quand on leur parle climat, répondent “particules fines”, “toilettes sèches” ou “féminisme”. En quoi servent-ils les deux causes absolument urgentes et irréversibles : le réchauffement climatique et la biodiversité ?
Sans oublier les lanceurs de peinture dans les musées…
Non seulement ces actions sont anti-écologiques, mais surtout elles détournent le débat.
Pire encore, cela pousse des gens rationnels, sensibilisés à la cause et probablement prêts aux changements qu’implique la survie de l’humanité, à désavouer l’écologie et même, parfois, à tenir des discours à la limite du climatoscepticisme.
Il est plus que temps de cesser de tomber dans le panneau : les “écologistes” ne sont pas plus écologistes que le Rassemblement National n’est “patriote” ou que la République Démocratique d’Allemagne (RDA) n’était “démocratique”.
La dissolution des Soulèvements de la Terre n’est donc en rien une opposition entre “écologie” et “capitalisme”, mais une simple question d’autorité républicaine et de maintien de l’ordre.
Si les charlatans de l’écologie s’évaporaient, on pourrait peut-être, enfin, se consacrer aux défis écologiques. Ça urge !