Plus que l’absentéisme, il faudrait regarder le nombre d’heures qui « sautent ». Car au-delà des arrêts maladie plus ou moins justifiés, et parfois renouvelés ad aeternam, il y a une quantité phénoménale d’heures non faites mais validées par les rectorats et c’est le plus pernicieux.*
Commençons par les heures de sensibilisation pour les élèves :
L’Éducation Nationale est du pain béni pour moult associations. Chacune proposant des sujets aussi variés et intéressants que le harcèlement ou la santé, leurs interventions se multiplient au détriment des matières qui doivent être enseignées. Car, étonnamment, elles se font en lieu et place des cours prévus.
À celles-ci s’ajoutent les sorties scolaires, les voyages scolaires etc…
Mais jusqu’ici, ces heures concernent encore les élèves.
Continuons par les obligatoires heures syndicales régulièrement proposées autour de 16h, elles font passer le dernier cours de la journée à la trappe. Pourquoi ne sont-elles pas proposées à 17h ?
… et les heures de grève : Cette année il y en tant eu… au point de mettre en difficulté des classes dont des professeurs, grévistes jusqu’à la dernière heure, ne pourront boucler le programme, ce qui soulève un problème immédiat pour les élèves qui ont à passer le brevet ou le bac à la fin de l’année (pour les autres, le professeur de l’année suivante s’en accommodera).
Mais le plus insensé, ce sont les formation des professeurs proposées en journée, sur les heures d’enseignement dont les professeurs concernés sont immédiatement dispensés.
Rappelons que le temps de travail en classe hebdomadaire des enseignants est de 15h heures pour les agrégés et 18 heures pour les certifiés. Celui d’un fonctionnaire est de 35 heures. Rappelons aussi qu’un enseignant a 14 semaines de congés (1/4 de l’année). Nous pourrions imaginer que les formations des enseignants (aussi intéressantes soient-elles : de la laïcité au premier secours) se fassent sur les 17h ou 20h hebdomadaires restantes hors cours ou sur les semaines de congés.
Ajoutons les fermetures avancées des établissements pour cause d’examen… et vous aurez ainsi une approximation des heures de cours non honorés. Les semaines « normales » c’est à dire qui suivent l’emploi du temps de l’élève sont probablement inexistantes.
Ainsi une heure d’enseignement passe après une heure de sensibilisation, de formation, de grève, de réunion syndicale, de sortie scolaire… À penser que donner cours c’est vraiment quand on n’a rien trouvé d’autre à faire.
Quand l’enseignement sera-t-il la priorité de l’Éducation Nationale ?
* tous les points mentionnés sont des faits vérifiés in situ.