On peut voir dans les rues les nouvelles affiches de publicités pour des lardons végétaux. Ils ont « l’aspect, la texture et le goût des lardons, mais sans le cochon ». Et on lit « C’est un juif, un viandard, un musulman et un vegan à la même table. Et c’est pas une blague. »
Cette pub laisse un drôle de goût en bouche, pas seulement celle mi-figue mi-raisin d’une blague lourde de Carambar.
Laissons de côté l’aspect gentillet qui chantonne qu’il suffit d’avoir un plat commun pour bien s’entendre. Allez, ne soyons pas rabat-joie… La cuisine c’est important et un repas ensemble tellement plaisant !
On pourrait aussi remarquer que cette publicité dit implicitement que les juifs mangent forcément casher et les musulmans forcément halal, puisque chacun des protagonistes doit être content pour un des caractères de ces lardons végétaux. Le vegan ne mange que des végétaux par définition, le viandard aime la viande par définition et retrouve ici l’aspect, la texture et le goût des lardons. Quant au juif et au musulman, on suppose que c’est le « sans le cochon » qui va les contenter.
Allez, ne soyons pas offensés de cela… C’est un cliché, et les blagues s’en nourrissent et nous font rire… Qui n’a pas ri des blagues belges !
Et pourtant cette affiche reste en travers de la gorge. Pourquoi ? Elle est construite sur des oppositions – et c’est bien là que le bât blesse – dans les termes et dans leurs enchainements. Tout est bien orchestré ! Le vegan s’oppose au viandard et le juif… au musulman. Et si l’on fait le tour de la table, en suivant le plan proposé, le juif se trouvera en face du musulman. Ceci annoncé comme de l’ordre de l’incroyable !
Non, en fait non, ça n’a pas la saveur d’une blague…
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