Pour qu’on ne parle pas de guerre qui a trop duré ou de cessez-le-feu quand on dénonce un mot, commençons par affirmer le souhait que les otages soient libérés, que le Hamas dépose les armes et que la guerre cesse. Qui ne le voudrait pas ? Ah oui, certains oublient les otages et encore plus ne mettent pas le Hamas dans l’équation – ce Hamas qui veut éradiquer Israël et qui opprime les gazaouis.
Au passage, on rappellera que B. Netanyahou et Y. Gallant, pour lesquels nous n’avons aucune sympathie, ne sont pas poursuivis par la CPI pour génocide. Beaucoup l’ignorent.
La question ici est l’utilisation du mot génocide
Nous avons déjà écrit sur l’utilisation fallacieuse de ce mot en mai 2024. Depuis, un an, la guerre continue et donc le nombre de morts augmente inévitablement et il semble que cela permette à certains de confirmer le terme de génocide. Pour ceux qui ne veulent pas en démordre et qui continuent d’argumenter avec les 50 000 morts annoncés par le Hamas, regardons donc les chiffres.
Puisque l’ONU participe activement à la diabolisation d’Israël1, regardons les génocides reconnus par les instances internationales qui en dépendent. Il y en a trois sur un plan juridique : le génocide arménien, la Shoah et le génocide des Tutsis au Rwanda. Environ 60%, 63% et 73% de la population a été exterminée.
Regardons Gaza : 1,7% de la population a été tuée selon les données du ministère de la santé de Gaza en enlevant les 20 000 terroristes du Hamas. Pour ceux qui vont pinailler – on ne pourrait leur donner tort s’ils affirment que la distinction entre terroriste et civil n’est pas toujours claire -, cela ferait en ajoutant les terroristes : 2,6% de gazaouis tués.
Regardons un autre moment de notre histoire : Mossoul et Raqqa deux villes bombardées intensivement par la France entre autres, en 2017, en réponse aux attentats de 2015 et avec pour objectif de détruire l’État Islamique. On notera une certaine ressemblance avec la situation qui nous intéresse, mais bien sûr le terme génocide n’a jamais été prononcé.
Victimes civiles : 0,5% de la population dans ces deux villes en prenant la fourchette basse des estimations du nombre de victimes, la fourchette haute donne 3,3 %.
Les chiffres de Gaza sont donc bien plus proches de ceux de Raqqa et Mossoul. Et l’on pourrait ajouter que si l’on regarde dans la durée, l’intensité du nombre de victimes à Gaza est plus faible. Les bombardements sur Raqqa et Mossoul n’ont duré que quelques jours.
On pourrait alors entendre que seules deux villes ont été bombardées, et non toute l’Irak et la Syrie. Répondons que les palestiniens ne sont pas tous à Gaza. Sur les environ 8 millions de palestiniens, 2,1 sont à Gaza, les autres sont en Cisjordanie ou en diaspora. Si volonté de génocide il y avait, pourquoi est-ce que les 3,1 millions de palestiniens de Cisjordanie, si proche d’Israël, seraient épargnés ? Une suggestion : pas de Hamas en Cisjordanie.
Cet emploi du mot génocide sert la seule propagande anti-sioniste et antisémite.
Oui, l’objectif premier de tous ces hurleurs et rabatteurs de Gaza à Paris est la destruction d’Israël, cet « état génocidaire ».
Non, ce n’est pas la paix. Sinon, les mêmes se retourneraient en tout premier contre le Hamas qui refuse les cessez-le-feu, qui refuse de libérer les otages, qui affame sa population, qui a détourné toutes les aides humanitaires (avec la complicité de l’ONU et de Médecins sans Frontières) et qui a développé et qui revendique cette stratégie de bouclier humain.
« Free Palestine from Hamas! » devrait être le seul slogan de Gaza à Paris. Et c’est à Gaza que l’on commence à l’entendre….
Il y a peut-être un espoir que les gazaouis ouvrent les yeux des pro-palestiniens du monde entier (sur Terre comme sur mer) !
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Merci à Laurent Cohen pour les graphes circulaires

- Cela a commencé en 1967, à la fin de la guerre des Six-Jours, lorsqu’à l’ONU, un représentant de l’URSS a comparé Israël à « l’Allemagne hitlérienne », et a dénoncé une politique d’« extermination des populations indigènes ». ↩︎