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Le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud saisit la CIJ pour accuser Israël de génocide. Beaucoup s’empressèrent alors d’assimiler la possibilité d’analyser cette demande par la CIJ à une validation. Or de validation il n’y a jamais eu, les conclusions de cette requête on été que  la CIJ « n’a pas décidé que l’allégation de génocide était plausible » (Joan Denoghue, présidente de la CIJ, 25 avril 2024).

Il n’y donc pas de génocide palestinien, et, comme le dit Raphaël Enthoven à ceux qui ne veulent pas l’entendre : « Vous pouvez répétez le contraire à l’envi, brandir les chiffres du Hamas, (délibérément) mal interpréter les décisions de la CIJ, la réalité demeure, têtue. »

Ce qui est surprenant, c’est l’argument du nombre de morts qui justifierait la possibilité de génocide, chiffres parfois renforcés par le nombre de déplacés, comme si un grand nombre suffirait à indiquer un génocide. Lors de la guerre de Corée, entre 1950 et 1953, le nombre de civils tués a été estimé à 2 millions et de réfugiés à 3 millions. Voilà des chiffres exorbitants, et jamais la Corée du Nord et ses alliées l’URSS et la Chine Populaire n’ont été accusées de génocide. En Ukraine le bilan est estimé à plus de 10 000 voire 50 000 civils tués. A-t-on parlé de génocide russe pour cela ? Non. Le Conseil de l’Europe le dénonce pour une toute autre raison : l’enlèvement d’enfants ukrainiens, autour de 16 000, et leur déportation vers la Russie pour les faire adopter par des familles russes. 

En effet, pour qu’il y ait génocide il ne faut pas des chiffres mais une intention, le projet d’un groupe à exterminer. L’ONU écrit :

« L’intention est l’élément le plus difficile à établir. Pour qu’il y ait génocide, il faut démontrer que les auteurs des actes en question ont eu l’intention de détruire physiquement un groupe national, ethnique, racial ou religieux.[…] C’est cette intention spéciale, ou dolus specialis, qui rend le crime de génocide si particulier. En outre, la jurisprudence associe cette intention à l’existence d’un plan ou d’une politique voulue par un État ou une organisation… Il est important de noter que les victimes de génocide sont délibérément visées – et non pas prises au hasard – en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l’un des quatre groupes de population protégés par la Convention (ce qui exclut les groupes politiques, par exemple). La cible de la destruction doit donc être le groupe, en tant que tel, et non ses membres en tant qu’individus. »

Or comment accuser Israël de cette intention lorsqu’elle prévient la population de Gaza des futurs bombardements, l’exhorte à fuir certaines parties du pays en leur en laissant le temps – seul le Hamas a retenu sa population sur place la gardant comme bouclier humain -, Israël qui a pris récemment le poste frontière de Rafah, passage entre Gaza et l’Egypte, et l’a ouvert aux camions d’aide humanitaire… Israël qui a accepté une trêve en novembre qui ne pouvait qu’affaiblir ses positions sur le terrain contre le Hamas.

En vidéo, deux exemples dans des conflits récents de refus d’autorisation de faire feu pour protéger des civils gazaouis (2014 et 2021)

Sachant que la bande de Gaza s’étend sur 6km de large et 40km de long, et connaissant la puissance militaire israélienne, il est évident que s’il y avait eu intention génocidaire, ce génocide aurait été bouclé en quelques jours, et peut-être même depuis longtemps.

Cette accusation de génocide, qui aujourd’hui est répétée ad nausam, n’est pas nouvelle. Michaël Prazan et Gaston Crémieux en retracent la généalogie dans leur article du Franc-Tireur n120, « Génocide, l’accusation rituelle. »

« Il faut remonter aux années 1920 pour comprendre ce renversement délibéré. À cette époque, les deux mouvements qui traversent le monde arabo-musulman face à la modernité, le nationalisme arabe et l’islamisme naissant, sont tous deux violemment antisémites. Ce n’est plus l’antijudaïsme classique du monde musulman, fait de mépris pour les dhimmis mais un rejet provoqué par l’arrivée de Juifs en Palestine, fuyant les persécutions en Europe et animés par l’idéal sioniste de reconstruction d’un foyer national. […]

À la fin de la guerre des Six-Jours [1967], à l’ONU, le représentant de l’URSS reprend les arguments de Sayegh et compare Israël à « l’Allemagne hitlérienne », dénonçant une supposée politique d’« extermination des populations indigènes ». Au sein de la Ligue arabe, Sayegh devient la cheville ouvrière de la fameuse résolution 3379 de l’ONU de 1975 assimilant le sionisme à « une forme de racisme », au « colonialisme et à l’apartheid ». En trente ans d’efforts, les penchants antisémites combinés du nationalisme arabe et de l’islamisme ont porté leurs fruits empoisonnés. Grâce à cette astuce, leur soutien au nazisme a été masqué et le retournement s’est opéré : c’est maintenant Israël qui est accusé de génocide. »

Il semble que répéter, voire radoter, est l’argument de l’ignorant-soutien du Hamas – et c’est ce qu’illustre le dessin de Xavier Gorce en tête d’article. Alors s’il se délecte de chiffres (non vérifiables et qui ne font aucune distinction entre civils et combattants) nous montrerons les courbes de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie, elles sont fortement croissantes (x8 depuis 1948)

Si le nombre de tués n’est pas raison de génocide, une population en pleine croissance est bien contraire à toute idée d’extermination.

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