Un bilan lourd pour le Ministre de l’Éducation Nationale
Les Frères musulmans peuvent se féliciter. L’année 2022-2023 montre le succès d’une large palette de leurs actions.
La rentrée scolaire a été préparée sur les réseaux sociaux, principalement TikTok ou Twitter. La laïcité est remise en cause, toujours présentée comme liberticide voire islamophobe. Aujourd’hui les établissements doivent faire face aux
- ports de tenues religieuses ou à destination religieuse. Les voiles, les abayas mais aussi leurs transformations en capuches, en pulls XXL, les bras ne sont jamais dénudés même au mois de juin.
- provocations verbales et même menaces.
- contestations des programmes et refus des activités. Toutes les matières sont touchées : histoire, sciences de la vie et de la terre, sport mais aussi la musique avec le refus de chanter.
- pratiques religieuses. Lors du ramadan certains élèves ne se limitent pas au refus de manger, ils refusent de travailler. Et pour boucler l’année, quelques prières se sont tenues dans les cours de récréation du primaire au secondaire.
Les Frères musulmans peuvent se complimenter. Quel parcours ! Des cas dits isolés lors de l’affaire Creil en 1989 aux tendances actuelles, 2023 marque une adhésion massive à leurs idées.
En octobre on s’inquiétait du nombre de cas d’atteinte à la laïcité. En mars 42 % des chefs d’établissement rapportent que des élèves se sont présentés en abaya ou qamis au cours du premier trimestre. Dans les lycées, ce sont 72 % des proviseurs qui sont concernés. Chaque nouvelle enquête confirme cette croissance.
Les deux rendez-vous ont été respectés : l’hommage à Samuel Paty et le Ramadan. Non seulement respectés mais aussi banalisés par le Ministre de l’Education Nationale Pap Ndiaye qui a pointé les deux hausses d’atteinte à la laïcité de manière identique, mettant ainsi sur le même niveau un attentat terroriste et une pratique religieuse.
Enfin – cela pourrait être un comique de répétition – on parle encore de phénomènes isolés pour ces derniers faits de prières !
Les Frères musulmans peuvent se réjouir. Ils agissent dans un cadre propice, les réactions des gouvernements successifs n’entravent point leur progression.
En tenant compte du cadre de la loi, les islamistes savent pousser les limites de l’interprétation des textes et mettre en difficulté leurs applications. L’école est un de leurs principaux terrains de jeu, ils se servent de toutes les fragilités et ignorances des adolescents. Devant autant de persévérance et d’audace depuis 1989, Pap Ndiaye n’a rien trouvé de mieux que de laisser « l’appréciation du caractère religieux, ou pas » du port de l’abaya aux chefs d’établissement. Pourtant depuis des années, et encore d’avantage depuis l’assassinat de Samuel Paty, on sait à quel point il est délicat de faire appliquer le principe de laïcité et qu’il est absolument nécessaire d’avoir des consignes claires et uniques sur l’ensemble du territoire.
Cette année scolaire est ainsi un échec pour le gouvernement – nous ne parlons pas de programme ou de niveau scolaire. Aucune prise de position n’a semblé assez solide pour combattre l’entrisme islamique.
Comme aux élèves, on peut leur dire « qu’il n’est jamais trop tard, mais que plus on attend plus ce sera difficile » de repousser ce mouvement islamiste et sa pénétration dans nos écoles.
A ce rythme nous devons nous attendre à voir apparaître la main du Tamkine ou rabia (encore écrit r4bia), signe de ralliement des Frères musulmans.
Pour les défenseurs de la laïcité et des valeurs de la République c’est le temps d’une profonde consternation.
On n’oubliera pas que le frérisme est un mouvement politico-sociaux-religieux.
Addendum
À l’instant où nous publiions cet article, nous découvrions les propos de l’imam Mélenchon prononcés sur BFM ce dimanche.