Ersilia Soudais, députée LFI et vice présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme de l’Assemblée, publiait sur Twitter le 8 juin, un communiqué non daté sur en-tête de l’Assemblée Nationale indiquant :
- qu’on lui impute sans fondement des actes et position antisémites ;
- qu’elle est la “cible idéale en tant que jeune femme députée insoumise” ;
- elle considère que le débat public ne doit pas dépasser certaines limites ;
- qu’elle a déposé plainte contre tous ces diffamateur et que les procédures sont en cours, et qu’elle fera de même à l’avenir (le tweet dit “Je ne laisserai plus rien passer”.
La Cheuille de Fou se réjouit donc d’avoir prochainement l’occasion de rencontrer Mme Soudais ou son conseil devant le tribunal, puisque, pour les raisons que nous développons ci-dessous, nous qualifions sans la moindre hésitation Mme Soudais d’antisémite notoire.
Une vocation récente
En février 2023, quelques jours avant sa nomination comme vice-présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme, Ersilia Soudais avait pris soin de tweeter par deux fois sur le sujet de l’antisémitisme (sur Ilan Halimi et sur “l’holocauste” – 38 likes)
Mais sur son compte Twitter – il est vrai créé peu avant son élection, en mai 2022 -, elle mentionne pour la première fois le mot antisémitisme le 9/8/2022, pour le “noyer” dans la commémoration de Nagasaki
et pour la seconde fois le 12/9 pour dire qu’on joue sur les mots quand on parle d’antisémitisme.
L’activité antisémite de la députée Soudais
Comme tant d’autres députés des quatre partis composant la NUPES, elle signe la résolution “condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien” déposée dès le 13/7/2022, texte dont nous rappelons la substance univoquement antisémite, allant jusqu’à qualifier les juifs israéliens de “groupe ethnique‑national‑racial”.
Le 11 septembre, elle réitère son soutien à BDS et aux actions de boycott uniquement fondées sur la nationalité israélienne, ainsi qu’à la libération de Salah Hamouri.
Le 29/11/2022, elle interpelle la Ministre des Affaires Étrangères pour s’assurer que les “Français participant à la colonisation de la Palestine” ne bénéficient pas de la sécurité sociale.
Bien entendu, les Français résidant dans n’importe quel pays étranger n’en bénéficient pas, mais notre députée n’a peut-être pas Google…
Il s’agit simplement ici de relancer le mythe antisémite de la double allégeance. Les conséquences de ces clichés antisémites ne nuisent en rien aux habitants des colonies israéliennes mais bien aux Juifs en France.
Banalisation de la Shoah
Ersilia Soudais a bien lu sa fiche. Juste après sa nomination, elle souligne l’importance de “lutter contre la relativisation de la Shoah”.
Mais derrière cette façade, voyons comment justement elle banalise systématiquement la Shoah, en faisant des parallèles ou en détournant le vocabulaire.
Publier un hommage à Jean-Luc Godard en ne s’intéressant qu’à l’équivalence qu’il posait entre Shoah et situation en Palestine est un choix clair. Godard, aussi talentueux cinéaste fût-il, était également un antisémite invétéré et revendiqué, comme en attestent d’innombrables témoignages et correspondances. (Godard n’était toutefois pas Nazi, mais là encore, Mme Soudais est libre de choisir la photo d’illustration de son propos…)
En novembre 2022, dans une bouillie mêlant « macronie« , squats, et pelleteuses israéliennes et accompagnée d’une série de mots-clefs en anglais, Mme Soudais accusait Israël de crime contre l’humanité.
La colonisation peut être combattue sans la comparer à un crime contre l’humanité, en particulier dans un pays ayant été fondé deux ans après l’événement même ayant engendré la notion de crime contre l’humanité.
Rappelons, en combinaison à la résolution contre l’apartheid citée plus haut et au BDS soutenu par Soudais, que la colonisation sous sa plume concerne “toute la Palestine, du Jourdain jusqu’à la mer” (reformulé dans la résolution comme “Etat de Palestine d’un seul tenant”) et non les seules colonies en Cisjordanie.
À l’occasion de l’accueil à l’aéroport de Salah Hamouri, elle choisit d’utiliser le terme “déportation” pour qualifier l’expulsion. Par avion à bestiaux ?
Écart de langage ? Que nenni ! C’est parfaitement réfléchi et intellectualisé. Elle revendique un combat sémantique et un hold-up sur le terme déportation. Écoutons-là le jour des 75 ans de la Nakba :
« Je pense vraiment qu’il faut continuer ce combat sémantique qui est essentiel. Les mots on essaie vraiment de nous les ôter, de nous empêcher de les utiliser. Je parle « d’apartheid » mais je pense aussi au mot « déportation » que j’ai pu utiliser. On essaie de nous enlever ces mots-là, mais les mots, ils ont un sens, en droit international notamment, et il faut qu’on les empêche de nous contraindre à ne plus utiliser les mots qui les dérangent. »
On ne saura jamais qui sont les “ils”, mais on imagine qu’ils ont un grand nez.
Dans le même “discours”, celle qui accusera par la suite la députée Caroline Yadan d’être financée par le « lobby pro-sioniste » (oui, oui…)
dit clairement se faire la porte parole d’ONG, dont Al-Haq, qui lui dictent sa stratégie : plaidoyer pour la reconnaissance d’état d’apartheid. (mais ça, bien sûr, ça n’est pas un lobby…)
« On a une petite victoire, c’est qu’on a pu parler d’apartheid dans l’hémicycle. […] J’ai fait une audition à l’Assemblée Nationale, j’ai auditionné plusieurs ONG à la fois palestiniennes et israéliennes, et Susan Power de Al-Haq m’a dit très clairement que le principal plaidoyer, c’est que soit reconnu l’état d’apartheid, et je pense effectivement que c’est primordial. Quand on veut soigner une maladie, il faut poser le bon diagnostic, et là pour parvenir à la paix de la même façon, il faut reconnaître qu’il y a colonisation et apartheid.”
Comme le dirait son illustre prédécesseur Jean-Marie Le Pen, la référence à l’hygiénisme (« maladie ») dans sa diatribe antisémite est de l’ordre du point de détail…
À quelles autres sources s’abreuve-t-elle ?
Ersilia Soudais reçoit beaucoup et rencontre beaucoup. Elle milite pour la paix entre Palestiniens et Israéliens, mais surtout sous des drapeaux palestiniens.
Oh ! Elle rencontre certes aussi des Israéliens, par exemple Shaul Yehuda, fondateur de l’ONG Breaking the Silence. Il est en 2016 à l’origine de cette fake news qui a fait le tour du monde (jusqu’au parlement de l’UE) : le rabbin Shlomo Mlma, président du Conseil des rabbins de Cisjordanie aurait émis un avis juridique religieux autorisant les colons israéliens à empoisonner l’eau des Palestiniens (l’empoisonnement des puits est LE grand cliché antisémite médiéval, décliné régulièrement jusqu’à l’empoisonnement par les vaccins lors de la crise du Covid). Reuters ne parvint à identifier ni ce rabbin ni l’existence d’un « Conseil des rabbins de Cisjordanie » et finalement le président Mahmoud Abbas – grand révisionniste par ailleurs – a dû lui-même démentir cette “information”. On est au niveau du Protocole des Sages de Sion : une affabulation totale.
Les gentilles ONG
UAWC pour œuvrer pour la Paix, on a déjà vu mieux.
Bien qu’il soit probable que le lecteur français n’ait connaissance de cette organisation, une recherche dans les archives du Monde ou du Figaro ne retournant aucun résultat (sauf un article très récent dans le Figaro), il seront sans doute intéressés d’apprendre que le gouvernement des Pays-Bas a décidé de cesser le financement de UAWC après avoir découvert que 34 employés de l’UAWC étaient des membres actifs du FPLP, organisation classée comme terroriste par l’UE, et que des membres du CA avaient des rôles dans les deux organisations.
Soudais, en faisant entrer cette organisation au sein même de l’Assemblée Nationale, crée un précédent.
Pour plus d’information, voir cet article du Times Of Israel. Nous aurions aimé pointer vers la presse nationale mais pour des raisons que nous n’osons imaginer, il n’en existe aucun.
https://fr.timesofisrael.com/les-pays-bas-cessent-de-financer-une-ong-palestinienne-liee-au-fplp/
Souder la cause de l’antisémitisme à celle des Palestiniens
Terminons par le principe de base de l’antisémitisme en France au XXIème siècle : associer systématiquement antisémitisme et cause palestinienne. C’est cet amalgame que pratiquent allègrement Aymeric Caron (https://www.dailymotion.com/video/x1s21ak), Eva Sas (EELV) et tant d’autres, et qui “justifie” et nourrit l’antisémitisme au nom des seules victimes à leurs yeux : les Palestiniens.
Peu importe que des français juifs n’ayant aucun rapport avec Israël soient assassinés en France, ils doivent bien être un peu responsables quand même…
Une plainte en diffamation ?
Voici donc les premiers éléments du dossier que nous déploierions si Mme Soudais joignait l’acte à la parole et portait plainte contre la Cheuille de Fou ou ses auteurs pour diffamation.
Mais nous avons de bonnes raisons de penser que, bien que nous ayons mis en place un formulaire pour faciliter le dépôt de plainte, nous échapperons une nouvelle fois à ces poursuites. Les membres de la LFI sont très prompts à menacer leurs contradicteurs de poursuites en diffamation, notamment sur la question de l’antisémitisme, mais ses avocats ont un peu plus de jugeote et savent bien que rien ne serait pire que d’être déboutés.
Rappelons que Pascal Boniface s’est aventuré à de telles poursuites contre une personne qui l’accusait d’être un “antisémite pro-Qatar” et qu’il a été débouté. Il existe donc une décision de justice confirmant l’antisémitisme de M. Boniface.
D’ailleurs, et pour répondre au plus subtil argument du communiqué de Mme Soudais disant qu’elle est la “cible idéale en tant que jeune femme députée insoumise”, nous rappelons que la plus illustre jeune et frêle demoiselle dont La Cheuille de Fou dénonce régulièrement l’antisémitisme se nomme Jean-Luc Mélenchon.