Drapeaux en berne pour le Pape

La mise en berne des drapeaux en hommage au Pape fait trembler nos âmes laïques. La séparation des Églises et de l’État demande la neutralité de ce dernier qui ne doit favoriser aucun culte. Or si l’on ne voit dans cette décision qu’un hommage au chef religieux des catholiques, nous pouvons à juste titre crier à l’atteinte à la laïcité. Le sujet est justement là, le Pape n’a pas que la fonction de chef spirituel. Il est le chef d’État du Vatican et incarne ainsi une autorité politique.

Dans cette optique, la démarche du gouvernement prend un autre sens, celle d’honorer un chef d’État à son décès, comme il l’a récemment fait pour la Reine Elizabeth II et auparavant Franco et Staline ! Les drapeaux ont été abaissés pour Pie XII, Jean XXIII, Jean-Paul Ier et Jean-Paul II mais pas pour Benoît  XVI puisqu’il avait renoncé à ses fonctions avant de mourir ; il s’agit bien d’honorer un chef d’État décédé dans ses fonctions

Pour autant la mise en berne n’est pas une obligation, le président iranien Ibrahim Raïssi n’a pas reçu un tel hommage.

Qu’il nous plaise ou non, ce geste est bien un choix du gouvernement, il s’inscrit dans une longue tradition française mais, et c’est le plus important, il ne contrevient en rien à la neutralité de l’État.

La polémique ne profite qu’aux détracteurs de la laïcité, ceux qui brandissent l’étendard de l’islamophobie ou du deux poids deux mesures à tout bout de champ. Ce n’est qu’une occasion de plus de fragiliser notre République.

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