Le Jacques-n’a-pas-dit belge

La longue tradition antisémite belge vient de succomber à une nouvelle mode : le propos antisémite qu’on n’a pas tenu.

Ceux qui nous suivent savent déjà à peu près de quoi on cause. Cette posture est celle de Mélenchon depuis très longtemps (et concerne bien d’autres sujet que l’antisémitisme), mais dans le cas belge, on arrive à un niveau de maîtrise de cet art comparable à l’invention de la deuxième cuisson des frites.

Quelques exemples récents :

  • Cet été, Caroline Gennez, Ministre fédérale de la Coopération au développement déclare : “Dans les territoires palestiniens occupés […] des villages entiers sont rayés de la carte par les Israéliens” (28/8, De Morgen). Devant les réactions, elle maintenait ses propos, avant, finalement, de réaliser, peut-être, qu’ils ne décrivaient aucune réalité, et de “clarifier sa position”, en l’annulant en fait complètement. (plus trace d’une déclaration comparable au final) :
    [La libre]

Donc 1 – je dis n’importe quoi pour donner libre cours à mon délire antisémite et m’attirer les voix sensibles à ce délire, 2 – je fais mine de “clarifier” alors qu’en fait je reviens complètement sur cette déclaration (mais personne ne lira la nouvelle). 3 – la cible a compris, la fake news est passée, la haine anti-Israël est diffusée comme je le souhaitais.

  • le 10/10, sur BelRTL, Eliane Tillieux, présidente PS de la Chambre, renvoie dos à dos Hamas et Israël.

“Je ne sais pas où qualifier les actes terroristes”. Dans la même interview elle va même jusqu’à condamner le rassemblement de soutien (pacifique, bien entendu) ayant eu lieu devant l’ambassade d’Israël. Comme Caroline Gennez, elle “clarifie” ensuite sa position. [Le Soir]
Même stratégie : antisémitisme débridé dans les média, suivi d’un rétropédalage à l’assemblée, que personne ne verra, sauf ceux qui veulent vraiment être rassurés. Le message, là encore, passe.

  • Le 11/10, un ensemble des mouvements “de gauche” appelle à manifester “en soutien à la Palestine” avec le CNCD, dont la Centrale Générale-FGTB (syndicat), le Mouvement Ouvrier Chrétien, UPJB, Ecolo J… mais aussi Samidoun, une organisation Pro-Hamas, qui reformule l’appel en “Venez soutenir la résistance armée” (en arabe). Passons sur le scandale que représente l’organisation d’une telle manifestation, autorisée par le bourgmestre Philippe Close, PS. Ce n’est malheureusement pas une première (une autre manifestation du même type avait eu lieu en 2021, ou une autre, ouvertement pro-Hamas et antisémite, en octobre 2022
    Intéressons-nous au fait, puisque c’est le sujet de l’article, que la FGTB s’est finalement retirée au prétexte de la présence de Samidoun. [La DH]

A priori, ça semble démontrer une certaine responsabilité ? (d’ailleurs, nombre de commentateurs tombent dans le panneau et exonèrent la FGTB). Mais regardons de plus près l’appel original par le CNCD, auquel, rappelons-le, on souscrit tous ces mouvements. Tous les poncifs y sont. Renvoi dos-à-dos d’Israël et du Hamas. Israël y est condamné plusieurs fois :

“Les bombardements israéliens indiscriminés ont déjà provoqué la mort de nombreux civils palestiniens.”, “Depuis plus de seize ans, un blocus est exercé par Israël sur la bande de Gaza, imposant ainsi une punition collective à plus de 2 millions de Palestiniens et de Palestiniennes qui se voient en outre régulièrement soumis à des bombardements non-discriminés de la part d’Israël sans pouvoir les fuir […] Ce blocus est l’un des aspects de l’occupation prolongée et du régime d’apartheid qu’Israël impose à l’ensemble du peuple palestinien.” “Elles appellent aussi la Belgique et l’Union européenne à prendre rapidement des mesures visant à mettre fin aux cycles récurrents de violence dans la région en s’attaquant à leurs causes structurelles que sont l’occupation prolongée du territoire palestinien et les nombreuses violations du droit international qui en découlent.”…

Bref, le Hamas, c’est pas bien, mais c’est Israël qui l’a cherché. Le fait que la raison d’être du Hamas soit la destruction d’Israël n’est pas une « cause structurelle » des « violences dans la région ».
Donc là encore, la FGTB souscrit à cela, puis prend le prétexte de la présence d’une organisation encore plus extrémiste pour se racheter une vertu, mais les militants ont bien compris le message. L’antisionisme forcené est bien autorisé dans le mouvement.

Ces fausses “clarifications” sont donc la nouvelle spécialité belge. À force de se faire les agents des Frères Musulmans, il fallait bien s’attendre à ce que la Taqia soit aussi adoptée par les dirigeants de la Belgique, dont on rappellera qu’elle est la plaque tournante du terrorisme international islamiste depuis 2001 (assassinat de Massoud)

2 commentaires sur “Le Jacques-n’a-pas-dit belge

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