Gauche : le mot et la chose

Les valeurs que nous avions l’habitude de réunir sous le vocable « gauche » étaient l’égalité, la fraternité, la solidarité. Liberté, progrès et justice sociale étaient moteurs des actions menées. Nous parlons de la gauche de Jean Jaurès, Léon Blum et Pierre Mendès-France, les hérauts du socialisme, qui portaient en particulier ces trois grandes idées que sont la laïcité, le progrès et l’universalisme.

Force est de constater que ceux qui se disent de gauche ne défendent plus ces valeurs et même vont à leur encontre.

La laïcité est trahie au nom d’une soi-disant tolérance à l’image du communautarisme à l’anglo-saxonne, le Canada en tête. Le progrès est anéanti avec, entre autres, le rejet du siècle des Lumières, une relecture de notre histoire jusque dans l’enseignement, et une approche relativiste autorisant des discours irrationnels. Quant à l’universalisme, il a été remplacé par un individualisme débridé, promu par le détournement de l’intersectionnalité.

À ceci s’ajoute cet objectif suprême qui justifie toute collaboration, retournement de veste et autres comportements indignes : la conquête du pouvoir. Pierre Mendès-France, lui, par respect de ses valeurs démissionnait quand il était en désaccord avec la politique de la France lors de la guerre d’Algérie…

Alors pourquoi est-il si difficile de faire le deuil de ce terme « gauche », au mépris de ses valeurs ? Peut-être car ne pas « être de gauche » nous définit immédiatement comme « de droite »… On s’attacherait à un mot plus qu’à une valeur…

Usurpation

Quant aux jeunes générations ignorantes du XXème siècle, elles y trouvent ce qu’elles croient être liberté individuelle et qui n’est plus qu’affranchissement de toute sentiment collectif, et se donnent bonne conscience en parlant de tolérance. Mais l’hyper tolérance laisse place au fanatisme comme la liberté absolue mène à la dictature, car sans limite la loi du plus fort s’impose inexorablement.

De la même manière que le FN avait usurpé le drapeau, LFI -mais avant le PS- nous prive du terme « gauche ». Comme nous avons repris le drapeau et que n’est plus catalogué de facho quelqu’un le brandit, il faudra à la gauche universaliste reconquérir le mot.

L’exercice serait donc maintenant de dénoncer à chaque fois ce qui n’est pas de gauche dans les propos et actions de la NUPES. Son arrivée massive à l’Assemblée Nationale nous en donnera l’occasion… Clémentine Autain annonçait 600 propositions…

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