Abaya : les surprises du recours devant le Conseil d’État

Selon La Croix, reprenant l’AFP, l’association Action Droits des Musulmans (ADM) – rien que le nom m’amuse… – a déposé un recours en urgence devant le Conseil d’Etat pour suspendre l’interdiction de l’abaya à l’école.

Rédigé par deux avocats, Me William Bourdon (pas le perdreau de l’année) et Me Vincent Brengarth (du cabinet Bourdon), le texte de ce recours contient à lui seul un nombre de contradictions effarant, mettant clairement à jour la volonté de manipulation des défenseur de l’abaya, et plus encore peut-être les carences préoccupantes dans la formation des avocats. Un tel niveau de stupidité est franchement très inquiétant.

Inversion de la réalité et racisme

« [cette décision] porte atteinte aux droits de l’enfant, car elle vient viser principalement les enfants présumés musulmans, créant ainsi un risque de profilage ethnique à l’école » « Cette restriction de l’abaya risque encore de stigmatiser davantage les musulmans et de porter atteinte à leurs droits fondamentaux sur les plans social, culturel et éducatif »

Donc le fait de ne pas permettre, justement, que l’on puisse reconnaître un élève musulman constituerait de la stigmatisation des musulmans…

L’association entre religion et ethnie est simplement scandaleuse.

Racisme (encore) et sexisme

« [Ces mesures] amèneront le personnel scolaire à cibler injustement des jeunes filles en fonction de leurs origines ethniques arabes ou africaines »

Outre le caractère raciste au sens strict de cette phrase qui devrait disqualifier à lui seul le recours, il faudrait expliquer comment et à quel sujet des jeunes filles habillées normalement seront “ciblées” en fonction d’une origine ethnique supposée. C’est précisément le déguisement de bédouin qui permettrait un “ciblage”.

Passons sur le fait que la circulaire gouvernementale concerne aussi bien les garçons (qamis) que les filles (abaya). Les défendeurs de l’islamisme ne se cachent même plus de leur projet de cibler (cette fois-ci sans guillemets) les filles exclusivement.

Confusionnisme (pour être gentil)

« [les élèves concernés se verront interdire une tenue] leur permettant d’exprimer leur attachement à une culture ou à une région ». « Or, une telle attitude ne porte nullement atteinte à la laïcité »

Dans la série “prends-nous pour des cons”, on fait difficilement mieux. Un attachement si subit et massif pour la région sablonneuse de la péninsule arabique (environ 18 millions d’habitants en tout). L’abaya n’est aucunement un habit traditionnel d’Afrique du Nord, où son port ne s’est développé qu’avec l’arrivée des islamistes dans les années 80. Suggérons alors de permettre aux élèves de venir nus ou munis d’une koteka, étui pénien végétal de Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour manifester leur attachement à cette région si importante dans l’histoire de l’immigration en France…

Hypothétique rentrée des classes 2024.
Manifestation légitime de l’attachement des élèves à une région, la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

« cette interdiction encourage les personnels de l’Éducation nationale à exiger des élèves qu’ils divulguent leurs convictions religieuses » [ pour déterminer le caractère religieux ou non de leur tenue. Ce qui constituerait ] « une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la vie privée des élèves ».

En effet, ce serait manifestement illégal, mais aussi bien inutile : le port de l’abaya à l’école n’est pas interdit-si-vous-êtes-musulmane, mais interdit tout court.

Le plus beau pour la fin : l’abaya, un vêtement cultuel

On touche au sublime quand nos deux Maîtres du barreau, dépassant en bêtise et en ridicule Bouvard et Pécuchet, Dupont et Dupond, voire Laurel et Hardy, écrivent – oui ! écrivent dans un recours au Conseil d’Etat ! – :

« Cette immixtion injustifiée dans l’exercice du culte musulman est une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte »

La liberté de culte ! Voilà comment nos deux compères pensent démontrer au nom des « droits des musulmans », que l’abaya a toute sa place à l’école laÏque !

Au moins cela a le mérite de couper clairement l’herbe sous le pied des idiots utiles de l’islamisme qui nous expliquent que l’abaya n’est pas un vêtement religieux ! Quelques paragraphes plus haut, le même recours prétendait qu’il s’agissait d’un simple « attachement à une région ».

Franchement, nous avons une pensée pour les chefs d’établissements qui seront transformés, par la faute des islamistes, en concierges ce lundi de rentrée, pour autoriser ou non telle ou telle tenue, mais nous aurons une autre pensée pour les membres du Conseil d’Etat qui seront bien étonnés de voir quels gogos peuvent se prévaloir de leur robe d’avocat.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *