L’impact du ramadan au collège

Non, la Cheuille ne va pas se lancer dans un débat théologique ou se substituer à un imam qui ferait l’exégèse des textes sacrés à propos de la pratique du jeûne du ramadan et des différentes exceptions prévues.

Nous ne discuterons pas non plus des éventuelles conséquences sur les corps des adolescents.

Il ne s’agit pas non plus d’un sujet de laïcité. La pratique de la religion est libre et s’abstenir de manger n’enfreint aucunement la laïcité.

Nous nous limiterons ici à un aspect que chaque enseignant de collège peut constater, univoque, aux conséquences très importantes, et dont pourtant personne ne parle : l’impact du mois de jeûne sur les performances scolaires.

Depuis quelques années, le jeûne rituel est pratiqué de plus en plus largement et de plus en plus jeune (dès la puberté, avec une acception assez large de celle-ci, qui est souvent « dès le premier signe de puberté », voire « dès le premier signe de puberté du copain ou de la copine »).

Pour des raisons évidentes que chacun, même adulte, pourra observer après seulement un jour de jeûne, les performances en général baissent significativement. Or si la presse se préoccupe de savoir si la FFF doit proposer des pauses pour qu’un footballeur professionnel puisse se désaltérer quelques minutes avant la mi-temps, elle se détourne de la problématique scolaire. Pourtant le problème est encore bien plus important pour les tâches intellectuelles, le cerveau ayant besoin d’apports réguliers, comme le savent tous ceux qui ont passé des examens avec une barre de céréales et une bouteille d’eau à portée de main.

À l’école, c’est précisément ce type de tâches qui est demandé (attention, mémorisation, abstraction…) et l’absence d’alimentation rend leur exercice extrêmement difficile.

C’est pourquoi une grande part des élèves pratiquant le jeûne – il serait très exagéré de généraliser – non seulement réussissent moins bien en cette période, mais décident tout simplement d’arrêter de travailler. Les copies blanches aux contrôles se multiplient. « J’ai trop faim » est entendu régulièrement pour légitimer l’absence de travail.

Conséquence : la baisse du niveau

Pour les enseignants, c’est un casse-tête : on ne peut faire une pause d’un mois dans les enseignements, ni instaurer des classes à deux vitesses. Aussi selon l’importance du phénomène dans une classe ou dans un établissement, la conséquence peut être une baisse générale du niveau : la classe ne peut plus avancer ; à la rentrée suivante, la phase de révision des acquis en est forcément rallongée.

Encore une fois, il n’est pas question de laïcité ici : ni signe ostentatoire, ni prosélytisme ne sont en cause. Mais la pratique religieuse est un problème, le sera toujours. Qu’on la tolère, c’est une chose, mais il faut être conscient de son impact.

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